INFECTIONS VIRALES
La primo-infection herpétique peut se rencontrer chez l’adulte et posela question, chez la femme enceinte, du risque de transmission
fœtale et de ses conséquences sur l’enfant à naître. L’herpès néonatal
est une complication redoutable, essentiellement secondaire à un
herpès génital (herpès simplex virus [HSV] 2) lors de
l’accouchement, mais il existe des cas non expliqués peut-être liés à
une contamination lors d’une primo-infection buccale (HSV1). Il est
donc important de diagnostiquer une gingivostomatite herpétique
de primo-infection chez la femme enceinte et de la traiter avec de
l’aciclovir.
Au cours du sida, le risque de transmission du virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) au fœtus par voie
transplacentaire ou lors de l’accouchement a été diminué de manière
significative ces dernières années grâce aux traitements
antirétroviraux administrés à la mère séropositive pendant sa
grossesse. Une prise en charge spécialisée est donc indispensable.
La parotidite ourlienne peut s’observer chez des femmes enceintes
non immunisées, mais le risque fœtal n’est pas connu. Par
précaution, il est recommandé l’injection d’immunoglobulines
spécifiques en cas de contage.
SYPHILIS
Son dépistage est obligatoire lors de la déclaration de la grossesse
avant la quinzième semaine. Une syphilis primaire (chancre buccal)
survenant au cours de la grossesse entraîne une contamination
fœtale avec risque d’avortement, de mort néonatale ou de syphilis
congénitale. Le diagnostic est confirmé par les sérologies et le
traitement repose sur la pénicilline ou les macrolides en cas
d’allergie, en sachant que ces derniers traversent peu la barrière
fœtoplacentaire et sont peu efficaces sur l’infection fœtale.
APHTOSE BUCCALE
Aucun lien précis n’a été rapporté entre la grossesse et les aphtoses
buccales récidivantes. Aucune hypothèse hormonale n’explique
notamment la survenue d’aphtose buccale cataméniale. Au cours de
la grossesse, tous les cas de figure peuvent s’observer : exacerbation
d’une aphtose buccale récidivante ou amélioration, voire disparition
transitoire, de cette même forme qui parfois réapparaît après
l’accouchement ; enfin, démarrage d’une aphtose buccale récidivante
qui va persister après l’accouchement. Si elle est invalidante, la
maladie va surtout poser la question de la poursuite ou de la mise
en route d’un traitement de fond. L’Isoprinosinet n’est pas contre-
indiquée. L’expérience acquise au cours de la maladie périodique
montre que le traitement par la colchicine chez les femmes enceintes
n’entraîne pas d’embryofœtopathie, ce qui autorise son emploi dans
le cadre d’aphtoses buccales sévères. La thalidomide est une contre-
indication absolue.
AUTRES PATHOLOGIES MUQUEUSES
Le lichen plan, les leucoplasies, l’érythème polymorphe, etc, ne
semblent pas être influencés par la survenue d’une grossesse et n’ont
pas de retentissement fœtal. Le principal problème soulevé est celui
de leur traitement, qui doit être discuté en collaboration avec
l’équipe gynéco-obstétricale
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